Carburants : quelles solutions pour réduire sa consommation ?

Un camion refait le plein dans une station essence

Quelles solutions pour réduire sa consommation ? Véhicules, réservoirs ou pneus connectés, écoconduite, optimisation des itinéraires… Les technologies se perfectionnent pour mieux mesurer, suivre puis réduire la consommation de carburant des flottes.

Quelles solutions pour réduire sa consommation

Le poste carburant affecte la rentabilité du TRM. Selon la Commission nationale des routiers (CNR), une augmentation de 45 % des prix du diesel est le principal moteur de l’augmentation des prix des coûts des entreprises, estimée en 2022 à + 18,5 % pour un poids lourd longue distance roulant au gazole et + 43,3 % pour un camion roulant au GNL. À cet environnement économique très tendu s’ajoute la pression environnementale des donneurs d’ordres qui demandent de plus en plus à leurs fournisseurs de transport de réduire leurs émissions de CO2.

La réduction de la consommation devient une priorité dans l’industrie et pousse les entreprises à rechercher les plus petites économies. Différentes solutions basées sur des technologies logicielles et matérielles, mises au point par les fournisseurs du marché et mises à la disposition des transporteurs en matière de suivi des consommations, d’éco-conduite, d’optimisation des tournées. Mais du coup, quelles solutions pour réduire sa consommation ?

Analyser sa consommation

Pour réduire les coûts de carburant, il est primordial de pouvoir identifier et analyser avec précision la consommation de la flotte. Pour cela, les constructeurs intègrent la reconnaissance des consommations dans leurs services numériques, comme Renault Trucks Optifuel, MAN Perform, Scania Monitoring, DAF Connect, Volvo Dynafleet, Mercedes Fleetboard Cockpit.

Les fournisseurs des boîtiers télématiques assurent également le suivi des données de consommation circulant sur le bus CAN des camions. De plus, des sociétés comme Fleet-Energies, Solustop, Geoloc-Conseil ou Optimum Automotive installent des sondes directement sur le réservoir pour mesurer le niveau, mais aussi les chutes brutales, synonymes de vol de carburant.

Former à l’écoconduite

Ces données issues de la connectivité des véhicules, par exemple sur l’arrêt du moteur, sont ensuite accessibles sous forme de rapports et d’alertes sur le portail de gestion, qui servent ensuite à former les conducteurs à l’éco-conduite. Ces solutions d’éco-conduite ont été affinées ces dernières années par des instituts de formation, des prestataires de services professionnels et parfois par les opérateurs eux-mêmes. De plus en plus, ces outils reposent sur l’intelligence artificielle et sont mieux à même de prendre en compte différents types de camions, d’utilisations et de charges de transport pour calculer des éco-scores tangibles.

CGI Formation a, par exemple, développé son propre logiciel de traitement des données issues de la télématique (cf. encadré) qui servent de support pour des formations adaptées à chaque conducteur. De son côté, FleetEnergies vient de déployer la technologie de machine learning Rilco AI, qui lui permet d’intégrer et d’enrichir, dans une base de données unique, les informations de consommation de carburant de plus de 30 000 véhicules.

Optimiser ses tournées

En amont opérationnel, les kilomètres de flotte et la consommation d’énergie peuvent également être réduits grâce à des solutions d’optimisation des tournées intégrées au TMS ou autonomes. Interfacé avec les bourses de fret ou les plates-formes de suivi des livraisons, le logiciel calcule l’itinéraire optimal en fonction de la consommation et considère les éventuels enlèvements supplémentaires en cours de route pour minimiser les retours de véhicules vides. Ils réduisent par exemple les éventuelles surconsommations liées aux embouteillages ou aux intempéries, grâce au recalcule en temps réel des itinéraires et à la compréhension des déclivités.

Suivre le parc pneumatique

La surveillance des conditions et la bonne pression des pneus sont également un élément important de la réduction de la consommation du véhicule. Selon Michelin, un sous-gonflage à 1,5 bar de pression entraîne une surconsommation moyenne de 1 % en raison de l’augmentation de la résistance au roulement des pneumatiques. La solution imposée par la réglementation européenne à partir de juillet 2024 est la surveillance de la pression en temps réel à l’aide de capteurs TPMS.

L’ensemble du secteur industriel peine à intégrer les systèmes TPMS en première monte sur les tracteurs, semi-remorques et transporteurs qui seront immatriculés l’année prochaine, alors que le marché regorge déjà de solutions de manufacturiers de pneumatiques ou de spécialistes de la télématique. En plus d’améliorer la sécurité routière, ces systèmes TPMS devraient permettre aux entreprises et à leurs conducteurs de surveiller et de maintenir en permanence la pression des pneus correcte pour optimiser la consommation d’énergie de la flotte.

Des camions plus économes

Du côté des constructeurs V.I., les technologies intégrées aux plus récentes gammes de véhicules favorisent encore une baisse de la consommation. Renault Trucks revendique jusqu’à 10 % d’économies sur les modèles D 2023 dédiés à la distribution obtenues par l’optimisation du moteur, une nouvelle injection et boîte de vitesses, ou encore le pack Fuel Eco+ (déflecteur de toit et latéraux, compresseur d’air piloté et arrêt automatique du moteur après trois minutes).

Le constructeur a ajouté le service Optifleet, dont les différents modules optimisent les tournées pour réduire le kilométrage et suivre précisément la consommation d’énergie. Avec la nouvelle transmission Paccar et la transmission automatique PowerLine à 8 rapports sur les modèles LF 2022, DAF annonce une réduction de 7 % de la consommation de carburant.

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