La grande pénurie de chauffeurs routier

En France la pénurie de salariés dans les métiers du transport s’élève à 50.000 personnes. Salaires, conditions de travail, ces métiers n’attirent plus. La profession tente de séduire une nouvelle génération.

Le transport routier représente 90% du transport de marchandises en France

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Le problème date d’avant la crise sanitaire puisque le métier connaît depuis plusieurs années une crise des vocations. Problème d’image, salaires peu attractifs et méconnaissance de la profession expliquent cette pénurie de candidats. Dans le même temps, les besoins augmentent avec de nombreux départs en retraite dans le secteur et une activité qui repart fortement avec la reprise économique.

Un véritable casse-tête pour beaucoup d’entrepreneurs. Un rapport de la DARES (la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) d’octobre 2020, montrait d’ailleurs que les conducteurs routiers faisaient partie des 30 métiers les plus en tension en France en 2019.

Une pénurie de chauffeurs qui touche tous les marchés

Ce problème est désormais récurrent dans le monde entier et non pas qu’en France. Selon le rapport de l’IRU, la pénurie de chauffeurs routiers en Espagne pourrait atteindre 10,2 % de postes vacants en 2021, contre 7 % en 2020. En France, entre 40 000 et 50 000 chauffeurs de poids lourds manquent à l’appel, tandis qu’en Allemagne, ce chiffre s’élève à 65 000. Du côté des superpuissances mondiales comme les États-Unis, la situation est similaire. Selon l’American Trucking Association (ATA), le secteur du transport routier affiche un déficit de 80 000 chauffeurs, soit une augmentation de 30 % depuis l’époque pré-pandémie, alors que le secteur était déjà confronté à une pénurie de 61 500 chauffeurs.

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Pourquoi y a-t-il si peu de chauffeurs routiers ?

Pour identifier l’origine du problème, revenons au rapport de l’IRU. Une information attire tout particulièrement l’attention, à savoir que seulement 7 % des chauffeurs routiers ont moins de 25 ans. L’âge moyen est supérieur à cinquante ans et seulement un conducteur sur quatre se trouve dans une tranche d’âge inférieure.

Cependant, la principale cause de ce déclin est le manque d’expérience de conduite de camions : en effet, conduire ce type de véhicule requiert des exigences qui ont un coût, que tout le monde n’est pas prêt à payer. Dans des pays tels que l‘Espagne, par exemple, les chauffeurs doivent disposer d’un certificat d’aptitude professionnelle ou CAP afin de circuler sur les routes du pays. Pour décrocher ce certificat, les candidats doivent suivre une formation puis passer un examen.

Ces prérequis s’ajoutent à la baisse de popularité de la profession et à l’image peu flatteuse qu’elle renvoie dans la société, ce qui la rend peu attractive aux yeux des jeunes. Être chauffeur de camion implique énormément de sacrifices, notamment sur la vie sociale ou familiale et les loisirs, et de passer de longues périodes loin de chez soi. N’oublions pas non plus les conditions de travail propres au secteur logistique, avec des salaires bas, l’insécurité routière et des revendications de longue date qui restent d’actualité, comme l’interdiction, pour le conducteur, de charger et décharger le véhicule en cas de chargement complet.

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