Les risques en manutention

Les risques en manutention

C’est la première cause des accidents de travail (hors trajets) enregistrés par la Sécurité Sociale. Les manutentions sont à l’origine d’un tiers environ des accidents déclarés dans les entreprises. Les dangers sont liés à la nature des charges, au nombre excessif de manipulation et au mouvement : torsion, déplacement, soulèvement.

Presque toutes les entreprises sont concernées par les manutentions mais les accidents du travail sont particulièrement fréquents dans certains secteurs industriels (Exemples : BTP, entreprises de logistique…) mais aussi tertiaires (Exemples : poste d’encaissement et opérations de mise en rayon dans les Grandes Surfaces de Distribution, levage des malades dans les établissements de soins…)

Non seulement les risques d’accidents de travail concernent le dos (Lombosciatiques) mais aussi les membres inférieurs (entorses …) ou les extrémités (coincement des doigts…) et le vieillissement progressif des structures ostéoarticulaires qui peut aboutir à une inaptitude professionnelle, ce qui, de par leur fréquence et leur impact, tant médical que socioprofessionnel, constitue un problème majeur de santé au travail.

L’augmentation des accidents et maladies liés aux manutentions s’explique par :

  • Le développement général de l’activité des plateformes logistiques
  • La taille de beaucoup d’entreprises qui ne permet pas une mécanisation voire une robotisation suffisante du stockage et de la manutention.

La manutention manuelle

La manutention manuelle est à l’origine de fréquents accidents du dos souvent dus à des postures incorrectes. Elle peut engendrer, tout comme la manutention mécanique, des contusions, des écrasements, des chutes. De plus, les surfaces anguleuses ou rugueuses, les chutes d’objets et les objets projetés sont parmi les principales causes de blessures, de lacérations ou de contusions pendant le travail de manutention manuelle. Le travailleur peut également subir ces blessures s’il tombe ou s’il entre en collision avec des objets.

C’est pourquoi il est important d’être vigilant sur l’environnement, l’état du sol et l’encombrement du local.

Dans la mesure du possible, il faut éviter le recours à la manutention manuelle des charges, en utilisant notamment des équipements mécaniques.

Cependant, lorsque la manutention manuelle ne peut être évitée, des moyens légers doivent être mis à la disposition des travailleurs de façon à limiter l’effort physique (palonniers, treuils, ou à défaut des accessoires de préhension tels que crics, vérins, crochets,…) et à diminuer les risques afin de rendre la tâche plus sûre et moins pénible.

Même pour un déplacement ponctuel, il faut privilégier l’aide d’engins auxiliaires légers de manutention car il y a une exposition beaucoup plus importante aux risques lors des opérations de manutentions manuelles.

Le code du travail stipule, en résumé :

  •  Un homme ne peut porter plus de 55 kg (Article R231-66 à R231-72 du Code du travail : un travailleur ne peut être admis à porter d’une façon habituelle des charges supérieures à 55 kilogrammes qu’à condition d’y avoir été reconnu apte par le médecin du travail, sans que ces charges puissent être supérieures à 105 kilogrammes).
  •  Une femme ne peut porter plus de 25 kg
  •  L’établissement doit organiser des formations de manutention
  •  L’établissement doit travailler sur l’organisation et fournir du matériel adéquat.

Certains facteurs peuvent aggraver la pénibilité de la manutention manuelle :

  •  Facteurs liés à la charge : poids, taille et forme de la charge ; charge située en hauteur ou à déposer en hauteur
  •  Facteurs liés aux locaux de travail : espace de travail exigu, sol encombré, en mauvais état, glissant…
  •  Facteurs d’ambiance : ambiance froide (entrepôt frigorifique) ou chaude (fonderie), intempéries, bruit
  •  Facteurs organisationnels : cadence rapide, gestes répétitifs, travail dans l’urgence, travail posté, travail de nuit

La formation aux bons gestes et postures en manutentions manuelles est au cœur du dispositif de prévention.

Le chef d’entreprise doit aussi apporter aux postes de travail les aménagements nécessaires : plan de travail, stockage de l’en-cours, posture.
Il faut repérer les situations qui présentent des dangers et tenter de trouver des solutions. Ce risque doit alors être intégré au Document Unique d’évaluation des risques professionnels (DUS).

Les auxiliaires légers de levage manuels mis à disposition permettent de :

  •  Installer des dispositifs de mise à hauteur et à niveau : tables élévatrices, inclinables, plaques tournantes et tables basculantes
  •  Faciliter les déplacements horizontaux et verticaux : chariots et transpalettes manuels, convoyeurs, rouleaux, ponts de liaison, canalisations, leviers, potences de levage …
  •  Aménager les lieux de stockage : rayonnages, stockage dynamique
  •  Mettre en place des aides au soulèvement des charges : palonniers, treuils, brouettes, diables ou à défaut des accessoires de préhension tels que crics, vérins, crochets, …

La manutention mécanique

La manutention mécanique fait appel à l’utilisation d’engins de levage tels que grue, chariot élévateur automoteur, pont roulant …

Les moyens de manutention mécaniques permettent de réduire les activités pénibles de manutention manuelle, d’accélérer les flux de marchandises et d’améliorer les performances logistiques. Mais les opérations que les caristes effectuent ne sont pas sans risques pour eux-mêmes et pour leurs compagnons de travail.

Il faut toujours veiller à ce que les équipements utilisés soient conformes aux normes en vigueur, contrôlés périodiquement, et adaptés à la charge qu’ils doivent soulever.

Les personnels chargés de cette manipulation devront avoir été formés au maniement des matériels de levage (telles que Habilitation cariste, par exemple) et avoir subi, dans certains cas, une visite médicale d’aptitude.

Le port d’équipements de protection individuelle (casques, gants, chaussures de sécurité, lunettes,…) est obligatoire et un repérage préalable des lieux est nécessaire afin d’éviter tout déplacement inutile ou tout obstacle à l’opération.

Les appareils de levage et manutention présents dans l’atelier ou sur le chantier (grue, pelle, chariot…) sont utilisables dans les limites prévues par le constructeur et par le CACES.

Il est impératif de former systématiquement l’ensemble des salariés médicalement aptes concernés par l’utilisation d’engins de manutentions (sur la base des risques propres à chaque engin) et ceci validé par le CACES (Certificat d’Aptitude à la Conduite en Sécurité)

De cette manière, le conducteur a connaissance des risques spécifiques et possède une autorisation de conduite.

Des vérifications périodiques permettent de s’assurer que les engins restent conformes pendant toute la durée de leur utilisation, et doivent avoir lieu, par exemple :
– tous les 6 mois pour les chariots automoteurs à conducteur porté et nacelles élévatrices ;
– tous les ans pour les chariots à conducteur accompagné ;

Elles doivent être effectuées par une personne qualifiée ou un organisme agrée.

Le résultat des vérifications sera consigné sur un registre de sécurité tenu à disposition des organismes de contrôle sur le lieu d’utilisation des installations et matériels intéressés et sur lequel sera mentionné en face de chaque observation la date de mise en conformité, le nom et la qualité de la personne qui l’a réalisée.

En cas de location d’engins, les vérifications sont à réaliser par le loueur. Un exemplaire du rapport sera communiqué à l’utilisateur.

Formation « gestes et postures »

La formation aux gestes et postures, selon l’article R . 4541-8 du code du travail, est obligatoire pour tous les salariés qui font de la manutention manuelle, même exceptionnellement.

Principes de cette formation aux gestes et postures

  • Placer correctement la colonne vertébrale et le bassin.
  • Rapprocher la charge le plus possible de soi = rapprochement des centres de gravité.
  • Rechercher des appuis stables.
  • Utiliser la force des cuisses.
  • Cette formation est adaptée à chaque entreprise, en fonction de son activité.

La plupart des services de santé au travail proposent des formations adaptées à l’activité de l’entreprise.

Equipements de protection individuelle

Le port de protections individuelles est vivement recommandé

  • port de chaussures de sécurité,
    chaussures résistantes au glissement, avec embout de sécurité ;
  • port de gants,
    taille adaptée à chaque salarié, type de gant adapté à la nature du travail à effectuer.

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