Transition énergétique : le bon virage des carburants

Transition énergétique

Plébiscités par les transporteurs, les biocarburants concurrencent de plus en plus les énergies fossiles. Ce mouvement devrait être accéléré après l’obtention récente de la vignette Crit’Air1 pour le B100.  

Le marché en plein essor des biocarburants profite de la hausse des coûts du diesel et du gaz naturel ou d’une éventuelle dépréciation supplémentaire sur les achats de véhicules neufs. De plus en plus de transporteurs se tournent vers les biocarburants B100, XTL ou HVO, soit par option écologique, soit face à l’impératif pour les chargeurs d’imposer des flottes « vertes ».

Beaucoup d’entre eux modernisent leurs flottes avec des camions fonctionnant entièrement aux biocarburants pour bénéficier d’allégements fiscaux, ou modernisent leurs véhicules plus anciens pour faire face aux retards de livraison actuels. Les fournisseurs de biodiesel s’efforcent d’augmenter leur capacité de production pour répondre à la demande croissante.

A commencer par Oleo100, la marque B100 de Saipol, filiale du groupe Avril, a atteint 625 clients en avril et prévoit de livrer 150 000 mètres cubes de B100 en 2022, contre 40 000 mètres cubes en 2021, et prévoit d’augmenter ce nombre en 2023 doublé.

Des biocarburants plus rentables

Si l’utilisation des biocarburants vise avant tout à réduire les émissions polluantes des flottes, elle devient aussi de plus en plus rentable. L’argument économique ne porte pas sur le prix d’achat du biodiesel, car celui-ci est lié à une augmentation moyenne de 30 % des prix du diesel, d’autant plus que la guerre en Ukraine a entraîné une hausse des prix mondiaux de la graine de colza

. Au contraire, la réduction de 18 centimes associée au programme résilience, dont bénéficie également le B100, le remboursement immédiat de la TICPE et, surtout, l’amortissement supplémentaire sur les achats de véhicules neufs exclusifs B100 rendent ce biocarburant attractif.

Le système, qui accorde un allègement fiscal pouvant aller jusqu’à 40 % sur les articles de plus de 16 tonnes, devait prendre fin en 2024 mais a été mis à jour au 31 décembre 2030.

En conséquence, les constructeurs IV tels que Renault Trucks, Volvo Trucks, Scania et MAN ont lancé l’année dernière des véhicules exclusivement pour rouler au B100, ce qui attirera de plus en plus d’opérateurs tant qu’ils pourront livrer les véhicules.

Par exemple, les camions B100 représentent 12 % de MAN d’ici 2021, selon Oleo100. Lors du dernier salon Solutrans en novembre dernier, Christophe Martin, PDG de Renault Trucks France, avait annoncé son objectif de vendre 2 000 camions équipés de moteurs B100 d’ici 2022. Les opérateurs bénéficient également d’une plus grande disponibilité de carburants à base d’huiles végétales.

Récupéré au fur et à mesure que de nouveaux acteurs entrent sur le marché . Certaines personnes se détourneront même des camions à essence, qui sont devenus beaucoup moins compétitifs en raison de l’augmentation spectaculaire des prix de l’essence.

Le B100 plus attractif que le gaz

En effet, entre la forte reprise de l’activité économique mondiale suite à la crise sanitaire, la faiblesse des stocks de gaz en Europe et les difficultés d’approvisionnement dues à l’aggravation du conflit en Russie et en Ukraine, le prix des carburants GNC et GNL est désormais supérieur à 2 €/kg. Selon la FNTR, les prix du GNC pourraient augmenter jusqu’à « 400 % en un an ».

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